MALIMBUS 46(1) September/Septembre 2024
Variations mensuelles et inter-annuelles des effectifs
de quelques espèces d’oiseaux d’eau
au Parc National des oiseaux du Djoudj (Sénégal)
par Amadou Diallo1,2 & Patrick Triplet3
1Station Biologique du Parc National des oiseaux du Djoudj,
Direction des Parcs Nationaux du Sénégal, Sénégal
2Agence sénégalaise de la reforestation et de la Grande Muraille Verte, Mairie, Immeuble Pape Diop, Thiès, Sénégal <diallodiery002@gmail.com>
3Auteur correspondant: Institut européen pour la conservation des oiseaux migrateurs et de leurs habitats (OMPO), 59 rue Ampère, 75017 Paris, France <patrick.triplet1@orange.fr>
Reçu 1 octobre 2023; revu 8 février 2024
Résumé
Au regard de l’importance du Parc National des Oiseaux du Djoudj (PNOD) pour la conservation des oiseaux d’eau à l’échelle internationale, ceux-ci y font l’objet, depuis 1989, d’un dénombrement exhaustif chaque mois de janvier et, depuis 2013, de dénombrements mensuels. Cet article examine la variation mensuelle des effectifs de 2013 à 2022 et établit la tendance des effectifs au cours du mois de janvier, mois de référence au plan international pour évaluer la taille des populations d’oiseaux d’eau. Il confirme l’importance du site à la même période de l’année (décembre–février) pour des espèces paléarctiques et afro-tropicales. Trois espèces (Dendrocygne fauve Dendrocygna bicolor, Cormoran à poitrine blanche Phalacrocorax carbo et Flamant rose Phoenicopterus roseus) semblent en augmentation au cours de la décennie et seul le Pélican blanc Pelecanus onocrotalus semble en diminution, mais cela peut n’être dû qu’à la distribution variable des oiseaux en janvier, mois de début d’émancipation des jeunes. Les résultats révèlent de nombreuses lacunes dans les effectifs mensuels à cause des problèmes de surestimation engendrés par plusieurs facteurs probables, comme le manque d’expérience de certains observateurs ou la difficulté à dénombrer certains sites. Cet article souligne ces fragilités auxquelles il faut remédier pour disposer d’une base de données fiable et pérenne. Il met également l’accent sur l’importance de poursuivre les opérations de dénombrements, en particulier en janvier, comme cela est fait sur le site depuis 35 ans dans le cadre international. Si l’effort fourni en janvier ne peut pas être identique les autres mois, il semble préférable de limiter les opérations à des sites ou à une liste d’espèces prioritaires et accessibles aux observateurs.
Summary
Monthly and between-year variation in count data of selected waterbird species in the Djoudj National Park (Senegal). Given the international importance of the Djoudj National Park for waterbird conservation, an exhaustive count has been carried out there each January since 1989, January being the reference month for determining waterbird populations at the international scale. Additionally, monthly counts have been carried out in the park since 2013. Here we examine the patterns of monthly variation, and trends in the January counts, over the ten-year period 2013–2022. It highlights the importance of the site at the same period of the year (December–February) for Palaearctic and Afrotropical species. Three species (Fulvous Whistling Duck Dendrocygna bicolor, White-breasted Cormorant Phalacrocorax carbo and Greater Flamingo Phoenicopterus roseus) seem to be increasing over the ten-year study period while only the White Pelican Pelecanus onocrotalus seems to be decreasing, although this could simply be due to its variable distribution in January, the month when the fledglings begin to attain independence. The results reveal numerous problems in the monthly data, including over-estimation caused by various probable factors, such as lack of experience among observers or the difficulty of counting at certain sites. We identify such weaknesses that must be remedied in order to generate a long-term reliable database. We reiterate the need for continuing counts, particularly that each January given its 35-year series to date and its international framework. If the January level of effort cannot be employed in the other months, it seems preferable to limit the latter counts to priority species or sites with good accessibility.